Hanne Gaby Odiele, qui voit le jour le 8 octobre 1988 à Courtrai, est un mannequin belge qui a défilé pour les plus célèbres marques de l’industrie de la mode comme Dior, Louis Vuitton ou encore Yves Saint-Laurent.
Carrière
C’est au festival rock Novarock, à Courtrai, que Tom Van Dorpe remarque Odiele. En 2005, Odiele entre à l’agence de mannequins Supreme Management, à New York et débute, en septembre de la même année, en défilant pour Marc by Marc Jacobs, Rodarte, Ruffian, et Thakoon à New York. En 2006, Odiele apparaît dans le magazine Vogue et devient le visage de la collection Philosophy di Alberta Ferretti.
En décembre 2006, une voiture qui brûle un feu rouge lui brise les deux jambes. Après de multiples interventions chirurgicales et plusieurs mois d’intense physiothérapie, son retour sur la piste a lieu lors des collections du printemps et de l’automne 2008 de Chanel, Givenchy, Prada et d’autres.
Hanne Gaby Odiele apparaît dans les magazines Vogue Italia, Marie Claire, Teen Vogue et Elle, fait la couverture des magazines Vogue et French Revue de Modes et collabore aux campagnes promotionnelles, incluant celles pour Mulberry, Balenciaga, Anna Sui, Vera Wang et DKNY Jeans.
En plus de son travail de mannequin pour le prêt-à-porter, Odile réalise du mannequinat en photographie de mode de rue, et est l’un des modèles favoris de Tommy Ton.
Après la révélation de son statut de personne intersexe en 2017, Odiele s’associe avec Interact Advocates for Intersex Youth afin de défendre les droits des personnes intersexes.
Odiele fait son coming out non-binaire en 2019 et utilise des pronoms neutres.
L’interview de Capucine Tissot pour Marie-Claire
Hanne Gaby Odiele, le mannequin qui brise le tabou de l’intersexualité.
Dans une interview accordée à USA Today, la mannequin belge lève le voile sur son intersexualité. Une manière de combattre l’ignorance et le tabou autour de l’hermaphrodisme.
Elle est une habituée des podiums et a posé pour les plus grandes maisons (entre autre Chanel, Dior, Prada et Alexander Wang). À 29 ans, le CV d’Hanne Gaby Odiele impressionne. Mais sa plus grande réussite n’a rien à voir avec la mode.
Dans une interview avec USA Today, la mannequin belge a avoué être “fière d’être une personne intersexe”. Une confidence qu’ elle n’avait jamais ouvertement faite auparavant. « J’ai atteint un moment de ma vie où je sens que je suis prête à partager cette importante part de ma personnalité », a-t-elle dit avant d’ajouter : « il est temps pour les personnes intersexes de sortir de l’ombre, d’affirmer notre statut, de laisser la honte derrière nous et de nous exprimer ».
Vous pouvez être qui vous voulez, ce que vous voulez, soyez juste vous.
Hanne Gaby Odiele est ainsi l’une des premières célébrités à prendre la parole sur le sujet. Sur son compte Instagram, elle s’est également exprimée dans une vidéo poignante : “Vous pouvez être qui vous voulez, ce que vous voulez, soyez juste vous”.
Des opérations irréversibles et non consenties
L’intersexualité désigne une personne née avec des organes génitaux ou des chromosomes ne correspondant pas à la traditionnelle binarité homme/femme. Si cette particularité génétique reste encore largement méconnue, elle toucherait tout de même jusqu’à 2% de la population mondiale. Lorsqu’un enfant est diagnostiqué intersexe, les médecins décident généralement d’orienter la personne vers un genre ou un autre.
C’est le cas d’Hanne Gaby Odiele. À l’âge de 10 ans, elle subit de lourdes interventions chirurgicales pour retirer ses testicules. Une opération importante aux yeux de ses parents, à qui les médecins auraient dit qu’elle pourrait “développer un cancer” si elle n’était pas opérée.
Ces interventions ont fait plus de mal que de bien.
À l’âge de 18 ans, le mannequin belge décide de subir une opération de reconstruction vaginale. Une nouvelle opération douloureuse et traumatisante qui l’affecte encore aujourd’hui. “Comme la majorité des enfants hermaphrodites, j’ai subi des opérations irréversibles, non consenties et inutiles. Ces interventions ont fait plus de mal que de bien », a-t-elle confié sur sa page Instagram.
Une volonté de briser le tabou autour de l’intersexualité
Si la jeune femme a souffert dans le passé, elle se dit aujourd’hui “fière d’être intersexe mais très en colère que ces chirurgies se produisent toujours. Ce n’est pas un si gros problème d’être intersexuée. C’est ce qu’ils m’ont fait qui m’a traumatisée”. Devenue porte-parole de l’association InterACT Advocates for Intersex Youth, elle souhaite faire prendre conscience au corps médical et aux parents que les opérations chirurgicales sont souvent peu consensuelles. Son objectif : lutter pour laisser aux enfants le choix de se faire opérer ou non.
La Fédération Prisme et les Maisons Arc-en-Ciel plaident en faveur des droits des personnes Inter*
Reprise et développement du travail parlementaire sur la loi inter*
a. Interdiction des pratiques médicales mutilantes et normalisatrices non-nécessaires sur les mineur·e·s intersexes afin d’assurer leur intégrité physique et psychologique ;
b. Suppression de l’assignation forcée à un genre ou l’autre à la naissance ;
c. Formation du corps médical et prévention en matière de risques de santé liés aux intersexuations afin d’assurer des soins de santé de qualité ;
d. Transparence assurée des dossiers médicaux et l’accès pour les personnes intersexes à leur historique médical complet ;
e. Financer des campagnes d’information à destination des parents.
Renforcement de la formation des gynécologues
Cela concerne la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) ainsi qu’à l’accueil et aux particularités des populations FSF, trans* et inter*. En particulier, les populations FSF rapportent une incompréhension voire une ignorance récurrente du personnel médical envers leurs pratiques sexuelles qui s’avèrent détrimentaires à leur prise en charge.
🔸 https://www.federation-prisme.be/plaidoyer/sante-physique
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